La dernière année à Ferrières
Quelques années après notre arrivée à Ferrières, je suis tombée enceinte de Julia.
Ceux qui lisent mes blogs savent que c'est maintenant une jeune fille qui monte elle même à cheval, et continue l'histoire avec Oualam...
J'ai eu moins de temps pour m'occuper d'Hannibal, et puis il s'est blessé au tendon du jarret, sans garder de boiterie, mais avec une fragilité mécanique, il n'était plus tout jeune et avait mérité une "vraie" retraite.
Il est alors parti avec d'autre copains, dans une pension très familiale, toute l'année au pré, stabulation libre pour les jours de pluie ou de fort soleil, le vrai farniente!
Nous allions le voir régulièrement, mais je ne l'ai jamais remonté.
C'est dans cet endroit qu'il est parti au paradis des chevaux, entouré d'Eric et des propriétaires de la pension en pleurs, qui l'ont accompagné pour son dernier voyage, après s'être fracturé le fémur dans des conditions qui n'ont pas été établies.La seule chose que l'on sait c'est que les prés étaient bien mouillés et nous pensons qu'il a glissé.
J'étais loin d'Annecy ce terrible jour, et gérer les choses à distance, faire tout pour joindre son vétérinaire habituel, car je ne voulais personne d'autre pour "l'endormir", cela reste un des pires souvenir de ma vie.
Mon absence auprès de lui à ce moment là reste aussi un de mes plus fort regret...
Merci Hanni pour toute la joie que tu m'apportais, pour le réconfort que je trouvais auprès de toi.
Il y a 20 ans de cela, il y a maintenant Oualam à mes côtés, mais quelque part au fond de moi, tu es toujours présent, et ton souvenir ne s'éteint pas...
Le cross de Ferrières
Le carrousel de Ferrières
Le concours annuel de l'écurie
Que de bons moments lors de ce concours!
Tous les ans, Philippe et moi rivalisions d'imagination afin de trouver une idée de costume, nous étions jeunes et sans peur du ridicule!
il y eu l'année "les religieux entrent en équitation", l'année "ange et démon", avec Philippe le démoniaque et moi dans le rôle de l'ange grimpée sur Malinka, le tonneau à pattes Pascale..
La vie à Ferrières...
Laurel et Hardi...
Le monde est à nous!
Dans un premier temps, mon grand chevalou est allé se ressourcer un
mois dans un élevage de pur sang arabes où j'avais travaillé.Oui
d'accord, il faisait un peu "tache" au milieu de ces fils du vent, mais
cela lui a permis de se refaire une santé.
Ensuite,
Pascale a investi dans un tonneau à pattes de 2 ans et demi
(j'rigole!!!!)et nous avons pris ensemble la direction d'une écurie de
propriètaires, à cheval siouplait, première rando pour Hanni.
Pascale
et Malinka, (Ninine et Grenouille), Valérie et Hannibal (Val et Gros
Nini), le début,d'une aventure commune de cavalières propriétaires!
Il est à moi!
je montais Hannibal, je l'entourais de toutes les attentions, sans
jamais que l'idée m'effleure qu'il puisse un jour m'appartenir, mon
rêve inaccessible....
Et puis, les choses ont changé, l'instructeur a
du quitter Annecy, en y laissant son cheval puisqu'il appartenait au
club, et là la vie d'Hanni a changé aussi.
Le nouvel instructeur ne
voyait en lui qu'un vulgaire cheval de club sans grand intérêt, il
passe de son grand box en stalle, il fait les reprises de débutants,
s'amaigrit, est vite "au patin" sur un croisillon, a perdu sa superbe
et sa prestance, déprime...
C'est dans ces conditions que j'arrive a le racheter, contre l'avis de beaucoup, les mises en garde contre sa "dangerosité"...
Mais le voir dépérir et se dégrader ainsi m'était devenu insupportable, Hannibal méritait une fin de carrière digne de son rang!
Comment nous nous sommes rencontrés
Hannibal
et moi, c'est une rencontre improbable, un coup de foudre immédiat de
ma part pour ce cheval de club même pas beau, avec son profil de
trotteur, mais qui dégageait quelque chose de si particulier,une
présence, de si beaux yeux doux, une façon de regarder le monde...
Deux fois champion de complet en Moselle, un mythe en somme!
Combien
de cavaliers traumatisés à l'idée de le monter, lui qui savait "virer"
son locataire de dos à merveille et qui le gratifiait ensuite d'une
superbe ruade lorsqu'il était à terre, visant de préférence la tête...
Combien
de peurs, de blessures, si le pauvre hère s'aventurait à relever la
tête avant que Monsieur Hanni n'ait traversé la carrière en coups de
cul?
Pour ces raisons, peu le réclamait en cours!
Moi je
l'aimais, et n'ai jamais eu peur de lui, certes j'ai été quelquefois
"débarquée" moi aussi, mais pour moi, Hannibal était un très gentil
cheval à qui je pardonnais tout!